Galère #4:
Note 135, en trajectant à mort...


Cette fois-ci, ce n'était pas moi qui était concerné. Je montais vers le Markstein par la D27, j'enquillais les virolos sur du bon gaz, quand soudain je vois un attroupement de motards sur le bas coté à retirer un paquet de plastique bleu et d'alu du fossé, au pied de la parois. Les autres motos, toutes des grosses hyper-sport, étaient vaguement garées au bord de la route.
Je m'arrête, pour aider, et là, je vois une Yam R1 pas mal fripée qu'on retire du fossé!

Le gars avait eu un brusque accès d'optimisme sur de l'asphalt surchauffé et ramolli par un chaud soleil d'août, et au freinage, juste avant un gauche rapide, le revêtement a cédé sous la contrainte du Michelin TX, et le malheureux n'a rien pu faire pour sauver la situation. Par chance, le virage était un peu dégagé avant la parois rocheuse dont quelques buissons masquaient le pied.


Le "pilote", relevé sans aucune blessure (si ce n'est dans son honneur!) , ne cessait de répéter " Putain! jamais je pensais que ça partirais à cet endroit!!", et jugea bon de rajouter : "j'comprends pas, j'avais même pas encore posé le genoux…".
Evidemment, ces valeureux motards n'avaient aucune trousse à outils digne de ce nom (juste ces infâmes outils d'origine japonaise), et la mienne fut alors mise à contribution pour déposer les bouts de carénage tordus ou éclatés afin qu'ils puissent reprendre la route (la moto n'avait pas de dégat au niveau du moteur pas plus qu'au niveau de la partie-cycle). Les gars sont donc repartis avec la moitié de la carlingue de la R1 dans les sac à dos pour 150 bornes de route… Ce jour là, la réalité a dépassé les aventures du Joe Bar Team, comme dans la célèbre BD, la cabriole fut spectaculaire, les commentaires empreints d'une mauvaise fois caractérisée ("pourtant, j'attaquais même pas!") et les bobos réduits à leur strict minimum.